Conjuguer l’histoire au futur
En ce début de XXIe siècle plein de promesses pour l’avenir, la connaissance et la conservation du passé restent incontournables pour les communautés humaines de toute nature, notamment les communes et collectivités publiques dotées de moyens et de ambitions pour ces projets.
Alors que nous vivons dans un pays riche d’histoire et de documentation sur le passé, force est de constater que beaucoup de communes n’ont jamais pris en main leur propre mémoire, laissant aux historiens régionaux, voire cantonaux ou nationaux, le soin de raconter (ou d’ignorer) leur propre passé.
Une majorité de collectivités n’a donc jamais engagé de recherches historique ou scientifique sur les grandes étapes de son développement. Réalisés par de vrais historiens, ces travaux sont pourtant importants pour les générations actuelles et à venir, autant que pour la communauté académique.
Indépendamment de la « grande » histoire, le XXe siècle a aussi produit des milliers de documents audiovisuels, photographies, diapositives, films super8 et cassettes de caméscopes.
Parfois, des fonds – privés, associatifs ou publics – ont été constitués et regroupent de manière sécurisée ces contenus mais manquent de ressources humaines et technologiques pour les numériser. Ailleurs, rien n’existe et la totalité du matériel est dispersée dans des fonds de tiroirs, dans des cartons au fond d’une cave de particuliers ou dans des boîtes d’archives à la Mairie.
La constitution d’un fond d’archives empêche que les données soient perdues à tout jamais, mais nécessite un travail complexe et permanent. En effet, une fois ce fond lancé, il faut démarrer le long processus de récolte des contenus auprès des citoyens et des institutions, pour ensuite procéder à l’archivage, la digitalisation et à l’indexation du matériel obtenu, en mettant régulièrement la totalité du fond à jour avec les derniers standards de stockage et de numérisation. La mise en place de structures associatives permet, par exemple, à des citoyens bénévoles encadrés de gérer directement le fond, tout en limitant les ressources nécessaires aux projets.
Alors que tout s’accélère, y compris la perte des données du passé proche, il faut mettre en place dès aujourd’hui une politique ambitieuse de conservation de ces documents aux origines diverses et ainsi partager ces témoignages uniques d’un passé partiellement oublié.
C’est aujourd’hui que demain se prépare. C’est donc aujourd’hui qu’il faut se donner les moyens de conjuguer au futur notre histoire, locale et citoyenne.
Clément Charles
CommuComm | ATC Future Medias
A voir: Exposition 2011 de l’association Lancy D’Autrefois, du 1er au 16 octobre 2011,
http://www.lancydautrefois.com/